Les conspirateurs

La révolution à l'issue de laquelle le Mexique accéda à l'indépendance, au début du siècle dernier, racontée par un romancier qui pratique le dynamitage historique et traite l'Histoire sans respect aucun, mais dans un souci de vérité.

Au Mexique, l'image de l'abbé Hidalgo dit Periñón est légendaire dans tout le pays depuis le jour où, en 1810, jaillissant hors de son église il entraîna derrière lui aux cris de «Mort aux Espagnols» une foule de péons misérables. Cette première révolution devait conduire dix ans plus tard à l'indépendance du Mexique.

Peu enclin à l'adoration des idoles, Jorge Ibargüengoitia remet les choses à leur place, à sa manière iconoclaste. Il dépeint un Periñón bon vivant, mauvais stratège, grand amateur de putains, adoré par les Indiens. Quant à l'insurrection dont les conspirateurs forment une hilarante galerie de portraits, elle se prépare dans des salons moelleux à l'intérieur d'une société secrète que l'auteur ne semble pas prendre au sérieux.

La parution du livre scandalisa tout le monde sauf quelques-uns, dont Alvaro Mutis, qui cria au chef-d’œuvre.